« Je suis un peu préoccupé mais pas inquiet»

Nous publions ici l’interview du représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, YJ Choi. C’était sur Radio France Internationale. Lire l’intégralité de l’entretien.

A Williamsville, il y a eu des affrontements entre les partisans des deux candidats. Est-ce que vous êtes inquiet ?

Je me sens légèrement préoccupé mais pas inquiet puisque l’envergure ainsi que les fréquences sont encore pas très hauts. C’est pour cela que je me sens préoccupé légèrement mais pas inquiet.

Est-ce que vous pensez que les affrontements de vendredi dernier à Cocody devant le siège du Pdci avaient été programmés ?

Je ne crois pas puisque nous avons des informations, des constats que ça commencé par une friction entre les deux groupes de jeunesse. Donc c’était plutôt une altercation accidentelle.

Depuis quelques jours, le ton monte entre les deux candidats. Ils s’accusent mutuellement d’être des fauteurs de guerre. Est-ce que ça vous préoccupe ?

Encore une fois, je suis préoccupé légèrement mais je ne suis pas inquiet puisqu’il faut discerner deux choses importantes. Tout d’abord, il y a l’équilibre entre les deux camps. C'est-à-dire il ne s’agit pas d’une accusation unilatérale donc c’est mutuel. Il y a l’équilibre. Donc c’est moins dangereux que lorsque c’est unilatéral. Deuxième chose, les dérives ouvertes jusqu’à maintenant sont au niveau du verbal. Tant que ces dérives verbales ne se détériorent pas en violences, en actes, je pense que ça fait partie du jeu.

Est-ce que vous-même, ou peut être Monsieur Compaoré, vous pourriez organiser avant l’élection de dimanche une rencontre entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ?

Je crois qu’un débat inédit entre les deux candidats est prévu le jeudi. Mais nous maintenons des contacts permanents avec les deux candidats ainsi que les autres camps

C'est-à-dire que pour le 2^ème tour vous allez rendre visite aux deux candidats. C’est ça ?

Avant et après comme c’était au 1^er tour.

Vous-même personnellement hein ?

Oui.

Le fait que les deux candidats aient accepté le principe du débat de ce jeudi soir. Qu’est ce que vous en pensez ?

C’est inédit en Côte d’Ivoire. Comme au 2^nd tour, le fait que le débat ait lieu, c’est un excellent signe. Je crois que d’après nos contacts avec les deux candidats pendant les trois dernières années, j’ai une confiance absolue que ça se déroulera bien. »

Pourriez-vous appeler en renfort des unités des casques bleus qui sont déployés actuellement au Libéria ?

Compte tenu de l’enjeu important du 2^ème tour, nous sommes en train de transporter 3 compagnies militaires de notre mission au Libéria.

Ce qui représente combien d’hommes ?

Young Jin Choi : « 360. »

Pensez-vous que dès dimanche soir, on commencera à connaitre les résultats du 2^ème tour ou pas ?

C’est une amélioration cruciale. La commission a décidé d’annoncer qu’elle va diffuser progressivement les résultats dès le soir du 28 novembre. Je vois cette mesure cruciale qui va apaiser les tensions. Puisque vous vous souvenez au 1^er tour pendant deux jours, il y a avait l’absence d’information qui a fait monter les tensions et les spéculations. Ça va calmer la situation considérablement par rapport au 1^er tour.

Est-ce que vous ne craignez que l’un des deux candidats ou les deux candidats se proclament vainqueur dès le soir de l’élection ?

Jusqu’à maintenant, nous avons pris contact avec les candidats eux-mêmes, les partisans, les partis. Mais nous n’avons discerné aucune indication qu’ils proclameront les résultats unilatéralement.

Il y aura nécessairement l’un des deux candidats qui sera battus. Est-ce que vous craignez des réactions de violence de la part de ces partisans?

Vous savez, il y avait beaucoup de craintes dans ce sens là au 1^er tour. Mais tout cela s’est avéré sans fondement.

Oui. Mais le 1^er tour ce n’était que le demi final. Là, dimanche prochain, ce sera la finale. Donc c’est plus important.

Mais je vais confiance au sens politique très raffiné du peuple ivoirien. Aussi les candidats sont très raffinés. Je crois en leur parole et leur engagement qu’ils se conformeront aux règles et à la loi électorale.

Source, Rfi et le Service de l’Information de l’Onuci.