mardi 23 novembre 2010

Ça y est, ils ont « déchiré » le code de bonne conduite !

A peine la campagne pour le second tour de la présidentielle ouverte que les candidats s’échangent  des propos acerbes. Foulant au pied les accords contenus dans le code de bonne conduite qu’ils ont volontairement signé avant le début de la présidentielle.
Au fur et à mesure que l’on approche de la date du second tour, le ton monte entre les deux candidats. Dans des meetings qu’ils ont animés le weekend dernier, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ne se sont pas ménagés. Ce sont des violences verbales qu’ils ont eu chacun à l’endroit de l’autre, faisant ainsi fi du code de bonne conduite qu’ils ont eu à signer. Ce code de bonne conduite stipule en son article 4 : « les signataires s’interdisent d’utiliser la violence sous toutes ses formes et s’engagent à faire preuve de retenue dans les discours, écrits, attitudes, comportements, et à respecter les opinions d’autrui ; lutter contre la violence, l’intimidation, le vandalisme, les voies de fait, le désordre public ».
A Agboville où il a lancé sa campagne pour le second tour, le candidat de La Majorité Présidentielle (Lmp) a démontré qu’il est prêt à en découdre avec son adversaire dont il supporte sans doute mal le suffrage qu’il a obtenu au premier tour : 32,08%. Laurent Gbagbo, visiblement veut affaiblir son adversaire au point où, il utilise des moyens « non conventionnels » : accusations, injures verbales. Mais le candidat de Lmp a promis de brandir les preuves de ses accusations  devant les cameras lors d’un débat télévisé qui les opposera. « Le coup d’Etat du 24 décembre 1999, c’est mon adversaire qui l’a fait » a-t-il assené. Il va plus loin en le citant dans d’autres coups d’états dont le dernier s’est mué en une rébellion armée. Aussi, affirme-t-il que c’est son adversaire qui a « introduit la violence dans la politique en Côte d’Ivoire ».
Face à ces attaques, le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) connu pour son sang froid et sa retenue, n’a pu se contenir et a apporté la riposte. Au cours du meeting qu’il a animé à la faveur de l’ouverture de la campagne au Parc des Sports samedi dernier, ce sont des menaces qu’il a brandies. « Je mets en garde Laurent Gbagbo : qu’il arrête de raconter des mensonges sur Alassane Ouattara et le Rhdp, et traîner nos noms dans la boue ». Après quoi, il a fait une révélation sur la mort du Général Robert Guéi dont la responsabilité jusqu’à ce jour n’a pas encore été située. « C’est toi, Laurent Gbagbo, qui as amené la violence à la politique en Côte d’Ivoire. C’est le Front populaire ivoirien (Fpi) qui a assassiné le général Robert Guéi. Tout ce que tu as su faire a été de diviser les Ivoiriens, d’amener la guerre à la Côte d’Ivoire et de piller les ressources avec une tribu et un clan » a confié Alassane Ouattara.
Des propos qui, viennent se greffer aux films à forte odeur de  « haine et de division » projetés  de part et d’autre par des activistes des états-majors des deux candidats en lieu et place des programmes de gouvernement. Comme si animer  une campagne rime avec vendre de la haine. Ce qui a fini par produire les résultats que l’on sait,  car les militants ont perçu ces messages comme des signaux forts. La suite, on la connaît, le 19 novembre dernier une bagarre a éclaté à Cocody entre des militants Rhdp et des étudiants membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), proche de Lmp. Dans cette foulée, une autre bagarre a été enregistrée dans la commune de Port-bouet entre étudiants de la Fesci et militants du Rhdp. Jusqu’à quand cela pourrait durer et jusqu’où s’étendront ces bagarres. Le scrutin ne s’est pas encore tenu et l’atmosphère se chauffe, alors que faut-il attendre des résultats ? Vivement que les candidats et leurs staffs contribuent à faire baisser la tension à travers des messages de paix mais surtout en changeant de stratégie de campagne.


Source : Afeekelection

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