mercredi 24 novembre 2010

FESCISTES : Sont - ils vraiment des étudiants? On se pose la question !

La Fesci, le plus grand syndicat étudiant de Côte d’Ivoire, dont des éléments se sont ces derniers jours confrontés avec des jeunes de l’opposition, est une force aussi crainte que controversée et un vivier de partisans du président-candidat Laurent Gbagbo.
Les violentes échauffourées d’Abidjan entre ces étudiants et des partisans de l’autre finaliste du second tour de la présidentielle de dimanche, l’ex-Premier ministre Alassane Dramane Ouattara (« ADO »), ont donné le ton d’une fin de campagne tendue.
Elles ont aussi rappelé que la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) reste un acteur politique de poids.
Deux de ses dirigeants des années 1990 ont d’ailleurs joué les premiers rôles au long de la crise politico-militaire de 2002: Guillaume Soro, actuel Premier ministre et leader de l’ex-rébellion qui tient le Nord ivoirien, et Charles Blé Goudé, chef des « jeunes patriotes » pro-Gbagbo.
Du quartier de Port-Bouët (sud) à celui de Cocody (nord), les « fescistes » marquent leur territoire et leur préférence dans les cités universitaires d’Abidjan où ils règnent sans partage: le temps de la campagne, les affiches du candidat Gbagbo y sont omniprésentes.
Dans les « cités U », « les supporters d’ADO existent mais ils ont simplement peur de la réaction des +fescistes+ » et préfèrent faire profil bas, explique à l’AFP Alain Dezy Baudelaire, étudiant en géographie.
Dès sa naissance en 1990 avec le multipartisme, la Fesci est engagée dans l’arène politique, contestant au côté de Laurent Gbagbo, alors opposant, le régime du « père de la nation » Félix Houphouët-Boigny.
Lors de la célébration des 20 ans du syndicat en septembre, son secrétaire général Augustin Mian avait sans ambages exhorté les jeunes à voter pour le président Gbagbo, le « candidat des étudiants ».

Mais si ces dernières années la nouvelle direction de la Fesci a voulu faire le ménage dans ses rangs, le mouvement continue de sentir le soufre.
Au fil des ans, il a été l’instigateur de nombreuses manifestations qui ont dégénéré en affrontements avec la police ou entre jeunes sur les campus et dans les lycées, faisant des morts parmi les étudiants.
Il y a eu « beaucoup de dérapages », admet Augustin Mian.
« Le combat a été dévoyé », tranche Martial Ahipeaud, premier patron de l’histoire de la Fesci, fustigeant notamment le goût de « l’argent facile » au sein d’une organisation accusée de racketter les étudiants.
Les agissements du syndicat sont régulièrement dénoncés par les ONG nationales et internationales.
Dans un rapport de 2008, Human Rights Watch (HRW) l’accusait d’avoir été responsable de nombreuses violences « à caractère politique ».
« La Fesci jouit d’une impunité déconcertante et d’une complicité des pouvoirs publics », tonne Patrick N’Gouan, responsable de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI).
Elle est « devenue comme une espèce de milice qui ne dit pas son nom », assène-t-il, prônant sa dissolution « après les élections afin d’assainir l’école ivoirienne ».
Le président Gbagbo lui-même a donné de la voix. « Abandonnez les combats à la machette, le banditisme, le gangstérisme, la mafia », lançait-il il y a deux ans. Pour le 20e anniversaire du mouvement, il a plaidé encore pour « une Fesci propre ».
« Gbagbo a créé un monstre qu’il ne peut plus dompter », raille un universitaire d’Abidjan.

Source : AFP


DECLARATION SUR LES VIOLENCES ET L’AGRESSION DE BLE GUIRAO, EX SECRETAIRE GENERAL DE LA FESCI


Depuis maintenant quelques jours, avec l’ouverture de la campagne du deuxième tour des présidentielles, des informations de plus en plus graves, font la une de l’actualité mondiale, impliquant les responsables ou membres de la Fesci. Devant la montée de la violence et surtout après l’agression du camarade Blé Guirao De Badéa, par des membres de l’organisation qu’il a contribué à maintenir en vie au temps le plus fort de notre lutte, et en ma qualité de père fondateur, je me permets de faire les rappels suivants :

1er Rappel
Le code, non écrit, au sein de notre organisation, a toujours été de respecter les Anciens. Certes la situation actuelle peut conduire certains éléments, pris par la tournure des évènements, à donner dans la passion. Or, il est une pratique commune à tous, qui est que les actions ne doivent nullement être le faite de la conscience embrumée par les émotions. Garder sa sérénité est une grande valeur commune à tous. Alors il importe que, devant les enjeux de cette élection, tout le monde garde sa sérénité et reste imperturbables, focalisé sur l’objectif qu’on s’est fixé et travaille au triomphe de la démocratie.

2ème Rappel
La lutte politique et syndicale n’est belle que lorsque la contradiction est frontale mais pacifique. C’est le moment de démontrer, aux yeux de la nation et de la terre entière qui regarde la Côte d’Ivoire, que sa Jeunesse est mûre et responsable, qu’elle ne saurait être à l’origine d’une folie meurtrière qui précipiterait la Nation dans le gouffre. Les fescistes ne peuvent pas et ne doivent pas être ceux qui seront montrés du doigt si la Côte d’Ivoire bascule dans la violence. D’ailleurs, aucun fesciste, aucun jeune de notre pays, n’a le droit de faire de la violence l’argument mais chacun doit, et je le répète, utiliser l’argument comme sa force.
3ème et dernier Rappel
La Côte d’Ivoire doit survivre à la défaite d’un des deux grands leaders qui s’opposent pour le second tour. Ceux qui pensent qu’ils gagneront ne doivent pas faire le jeu de l’adversaire en cédant à la provocation. D’ailleurs, le processus électoral ne s’arrête pas aux présidentielles. Les législatives seront aussi le moment pour un affrontement des idées et des projets. Alors refusons la violence inutile et scélarate.

Conclusion
En ma qualité de doyen des Secrétaires Généraux de la Fesci, je condamne la violence et souhaite que le jeu démocratique aille jusqu’à son terme. J’ose croire que les camarades qui ont violé le code sacré en agressant physiquement un ancien Général feront amende honorable en présentant leurs excuses au camarade Blé Guirao De Badéa.
Enfin, je demande au frère Blé Guirao de ne pas tenir rigueur à ces jeunes frères. Car s’il peut pardonner cette violence et cette humiliation, alors nous pouvons croire que demain, il fera beau et un nouveau jour s’élèvera sur la Côte d’Ivoire parce que le Pardon aura triomphé dans le cœur des Ivoiriens.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire dans le Nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ qui ne laissera pas tomber notre pays et son héritage.
Amen.

Le 24 Novembre 2010.
Dr Martial Joseph AHIPEAUD
Membre Fondateur
Doyen des Secrétaires Généraux de la Fesci

Source : connectionivoirienne.net

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