La bataille pour la conquête des voix du second tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire est ouverte. Le 28 novembre prochain, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara croiseront le fer. Avant le coup d’envoi de l’ouverture de la campagne, les différents états-majors, ont investi le terrain.
Pour ce second tour de la présidentielle, les candidats et leurs états-majors ont décidé de mettre les bouchées doubles. De part et d’autre, chacun veut déployer l’artillerie lourde en vue de ravir le fauteuil présidentiel tant convoité.
Les chercheurs sont entrés en laboratoire pour en sortir avec des produits que nul n’aurait imaginé. Depuis quelques temps, en lieu et place du discours programme du candidat Laurent Gbagbo, ce sont des projections de film qui sont servies aux militants qui jusque là demeurent indécis. Un film à fort relent de haine puisqu’il retrace les atrocités vécues par les populations à la survenue de la crise du 19 septembre 2002. Pis ce film dont l’intitulé est « Ado, le père de la rébellion » place le candidat du Rhdp, Alassane Ouattara comme acteur principal. L’objectif visé c’est de dénigrer celui qui se pose désormais comme un adversaire redoutable. Mais avant une association proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), s’était servie de supports audiovisuels avec en toile de fond le charnier de Yopougon survenu en l’an 2000 et qui place le candidat de La Majorité Présidentielle (Lmp), Laurent Gbagbo au cœur de ces assassinats. A quelles fins sont utilisés ces supports audiovisuels en cette période de campagne ?
Il est vrai qu’en période électorale, tous les moyens sont bons pour attirer vers soi l’électorat. Il ne faut cependant pas perdre de vue ce qui pourrait survenir de ces projections de films faites ça et là. Déjà, les effets sont perceptibles avec les troubles survenus à Dimbokro et Bangolo.
Au vu de cela, l’on s’inquiète de l’issue du scrutin vu que la graine de la division est en train d’être semée dans l’esprit des populations avec ces « films de la haine ». Mais le plus difficile est à craindre puisque tout l’intérêt de cette élection est focalisé sur le vote des baoulé. Oui puisqu’en cet instant précis, les baoulé sont l’objet de convoitise depuis l’appel au soutien du candidat du Rhdp par le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié. Dans ce cas de figure, il faut craindre le fait que ce peuple soit l’objet de stigmatisation avant et même après le scrutin. Il est clair que le peuple baoulé sera la risée des deux camps en cas de victoire comme de défaite de l’un comme de l’autre candidat. Une victoire de Lmp ferait croire à une désolidarisation de ce peuple au candidat du Rhdp. En retour, une victoire du Rhdp provoquerait le courroux du camp adverse contre ce peuple qui serait considéré comme le « traitre » qui a conduit à l’échec.
Il est temps que les Ivoiriens sortent de ce schéma qui peut entraîner la chienlit et faire voler en éclat les acquis déjà fragiles du processus de sortie de crise qui avait fiers allure. A la guerre comme à la guerre, mais il faut éviter d’exposer ce pays en pleine sortie de crise aux velléités obscures des démons de la division.
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